La moisson de Bernard Pignero
Mon travail n’avance guère. Il fait trop beau, la campagne est trop belle, mon jardin est trop émouvant dans sa volonté de renaître et mon corps est trop comblé dans sa joie organique. Hier après-midi, j’ai enfourché mon vélo et j’ai pédalé pendant plus d’une heure pour atteindre les champs éloignés où je savais trouver les moissonneurs. Je me suis contentée de les regarder de loin sans signaler ma présence. D’ailleurs, ils étaient trop occupés.