Un loup de Marie Corselis
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Une sensation de honte la surprenait alors : celle, après coup, d’avoir été entendue, l’humiliation collée à la peau du simple fait de s’être montrée. Salissure, perception diffuse d’un contact entre les jambes, envahissement, harcèlement, étalement de la vibration à toute la zone génitale ; elle n’avait alors qu’un seul besoin urgent : se cacher, se laver, s’ignorer, se recroqueviller pour stopper les ondes mortifères comme on neutralise celles d’une percussion, en attendant l’appel du protecteur bien-aimé. Vaine attente. À deux heures du matin, tout juste endormie, elle était réveillée en sursaut par celui qui voulait seulement entendre sa petite voix ensommeillée : « c’est que je craque pour elle ! ». Puis il raccrochait.
Marie Corselis raconte avec passion et force de conviction une histoire qui interroge. Elle offre ici son premier roman aux éditions Encretoile. Les mots résonnent et livrent à qui voudra bien se les approprier, une leçon de vie et d’espérance, face à l’adversité. L’auteure décrit les méandres de la vie amoureuse d’une femme manipulée, Anne-Claire, otage d’un homme qui puise son autorité dans la culture de la peur, dans la domination. Elle découvre peu à peu en lui, le loup qui la torture, et les souvenirs remontent, d’une enfance douloureuse l’ayant menée jusque-là. Marie Corselis est musicienne ; elle manie son écriture comme elle joue. À la lire, on comprend que cette musique qu’elle enseigne également, est sa première source d’inspiration.
Références spécifiques
Une sensation de honte la surprenait alors : celle, après coup, d’avoir été entendue, l’humiliation collée à la peau du simple fait de s’être montrée. Salissure, perception diffuse d’un contact entre les jambes, envahissement, harcèlement, étalement de la vibration à toute la zone génitale ; elle n’avait alors qu’un seul besoin urgent : se cacher, se laver, s’ignorer, se recroqueviller pour stopper les ondes mortifères comme on neutralise celles d’une percussion, en attendant l’appel du protecteur bien-aimé. Vaine attente. À deux heures du matin, tout juste endormie, elle était réveillée en sursaut par celui qui voulait seulement entendre sa petite voix ensommeillée : « c’est que je craque pour elle ! ». Puis il raccrochait.