Geneviève Gillardin a été enseignante puis conseillère d’orientation-psycho-logue. Elle a déjà publié quelques ouvrages en lien avec la parentalité ainsi que dans le domaine de l’éducation. Mention d’excellence au concours international du Centre européen pour la promotion des Arts et des Lettres en 2013, prix Jules Ferry au même concours international en 2015. Sur fond de récit, l’essai à la fois psychologique  et  spirituel  avec  quelques approches sociologiques et historiques que Geneviève Gillardin propose ici, offre des éléments de réflexion sur l’absence du père à partir d’un parcours personnel et singulier, le sien.

Marie-Chantal Étienne est poète, elle aime la couleur, le parfum et la lumière.

Marie-Chantal Étienne est poète, elle aime la couleur, le parfum et la lumière.

Le Royaume de la vie était caché aux confins d’une splendide constellation composée des plus belles étoiles. Celles-ci émettaient, chacune, un son unique qui prenait place dans un ensemble grandiose, une symphonie cosmique ininterrompue. La musique était créatrice, source de vie, et elle irradiait dans tout l’univers. Elle était comme une onde féconde qui créait les mondes. La vie était là, dans le chant des étoiles, elle était lumière.
– C’est ici que tout commence, dans la mer de la lumière. Chaque enfant qui nait sur la terre est un envoyé du ciel.

Le Royaume de la vie était caché aux confins d’une splendide constellation composée des plus belles étoiles. Celles-ci émettaient, chacune, un son unique qui prenait place dans un ensemble grandiose, une symphonie cosmique ininterrompue. La musique était créatrice, source de vie, et elle irradiait dans tout l’univers. Elle était comme une onde féconde qui créait les mondes. La vie était là, dans le chant des étoiles, elle était lumière.
– C’est ici que tout commence, dans la mer de la lumière. Chaque enfant qui nait sur la terre est un envoyé du ciel.

Viens mon petit, je t’accompagne jusqu’à cette école où les maîtres ont enraciné leur certitude, et les bras déployés jusqu’au firmament remercient et comblent de grandeur cette planète du vivant. Je t’accompagne jusqu’à cette école où quelques élèves invisibles ont laissé en rubans de brume un peu de leur habit, flottant sur l’étang. Je t’accompagne jusqu’à cette école dans laquelle le devoir de mémoire est pour garder à tout jamais la possibilité pour l’être de cheminer vers lui-même, vers ce qu’il a de plus grand. Ne t’inquiète pas. Tu pourras faire l’école buissonnière. Ce sera si beau de te voir courir avec les cancres d’antan, oubliée l’histoire des malheurs et des puissants. Ce sera beau. Tu seras grand.

Viens mon petit, je t’accompagne jusqu’à cette école où les maîtres ont enraciné leur certitude, et les bras déployés jusqu’au firmament remercient et comblent de grandeur cette planète du vivant. Je t’accompagne jusqu’à cette école où quelques élèves invisibles ont laissé en rubans de brume un peu de leur habit, flottant sur l’étang. Je t’accompagne jusqu’à cette école dans laquelle le devoir de mémoire est pour garder à tout jamais la possibilité pour l’être de cheminer vers lui-même, vers ce qu’il a de plus grand. Ne t’inquiète pas. Tu pourras faire l’école buissonnière. Ce sera si beau de te voir courir avec les cancres d’antan, oubliée l’histoire des malheurs et des puissants. Ce sera beau. Tu seras grand.

Sur le moment, c’est une histoire de visite de condoléances, de moto et de vacances puis ça tourne à la confrontation entre le vécu et l’imaginaire d’un jeune citadin et de gens vivant dans une province qu’il croit plus éloignée dans le temps que dans l’espace. Enfin, ça se complique tellement sans qu’on y ait pris garde que cela devient la vie et qu’on ne sait plus ce qu’il faut raconter. Rétrospectivement l’histoire de moto est celle d’une amitié ; des vacances mal commencées déterminent un choix professionnel imprévu, quant à la confrontation des générations et des civilisations que l’on perçoit comme le détonateur potentiel d’une situation explosive, elle se révélera n’être rien de plus que le décor fortuit dans lequel se joue l’apprentissage de la vie de notre jeune héros.

Sur le moment, c’est une histoire de visite de condoléances, de moto et de vacances puis ça tourne à la confrontation entre le vécu et l’imaginaire d’un jeune citadin et de gens vivant dans une province qu’il croit plus éloignée dans le temps que dans l’espace. Enfin, ça se complique tellement sans qu’on y ait pris garde que cela devient la vie et qu’on ne sait plus ce qu’il faut raconter. Rétrospectivement l’histoire de moto est celle d’une amitié ; des vacances mal commencées déterminent un choix professionnel imprévu, quant à la confrontation des générations et des civilisations que l’on perçoit comme le détonateur potentiel d’une situation explosive, elle se révélera n’être rien de plus que le décor fortuit dans lequel se joue l’apprentissage de la vie de notre jeune héros.

Sac au dos, je redescends lentement vers la vallée. Mes pieds crissent sur la neige presque disparue. L’abbaye s’estompe  aussi  derrière les  arbres verts toute l’année. Une impression étrange me saisit. J’ai envie de rester, mais la raison me commande d’avancer. Heureux les moines pour leur solitude et leur façon d’ouvrir les bras à celui ou celle qui se cherche. Eux, ils ont trouvé leur chemin et savent où ils vont dans leur passage de vie sur terre. Moi, je passe pareillement et ignore où je vais, mais j’y vais. Nous sommes tous éphémères en ce monde. Sur le livre d’or j’ai inscrit en partie à peu près cela : Remerciements pour votre bel accueil, de la part d’un athée de passage.

Sac au dos, je redescends lentement vers la vallée. Mes pieds crissent sur la neige presque disparue. L’abbaye s’estompe  aussi  derrière les  arbres verts toute l’année. Une impression étrange me saisit. J’ai envie de rester, mais la raison me commande d’avancer. Heureux les moines pour leur solitude et leur façon d’ouvrir les bras à celui ou celle qui se cherche. Eux, ils ont trouvé leur chemin et savent où ils vont dans leur passage de vie sur terre. Moi, je passe pareillement et ignore où je vais, mais j’y vais. Nous sommes tous éphémères en ce monde. Sur le livre d’or j’ai inscrit en partie à peu près cela : Remerciements pour votre bel accueil, de la part d’un athée de passage.

Tout le monde l’a tellement vue cette scène, au moment des émissions télévisées ou des reportages de presse autour des attentats du 11 septembre ! Pendant que, sur les écrans, on regardait en boucle, jusqu’à l’aversion, la chute des tours du World Trade Center, on collectionnait des photographies morbides dans les magazines et les éditions spéciales… Notamment celle-ci, extraite d’un film de mauvaise facture. Un témoignage résolument impressionnant. Un homme chutant à l’envers… L’horreur de la désespérance, la mort annoncée…